Jeunesse et Logement : la double peine?

L’Observatoire de la jeunesse solidaire de l’Afev publie aujourd’hui sa 7ème enquête annuelle sur la place des jeunes dans la société.

Publié le 17 mars 2015

Une enquête[1] menée avec le soutien d'Audirep, de la Fondation BNP Paribas et de l'UNCLLAJ, et avec la participation de l'Anacej, l'Injep, l'Observatoire des inégalités, le Forum Français de la Jeunesse, le blog ZEP.

Pour l'édition 2015, l'Observatoire de la Jeunesse Solidaire a souhaité s'intéresser à la question de l'accès au logement des jeunes et son incidence sur leur parcours d'autonomie.

Des voix s'élèvent régulièrement et justement pour dénoncer les difficultés d'accès au logement des citoyens. Dans l'un de ses derniers rapports, la Fondation Abbé Pierre pointait la situation particulière des jeunes, qui peinent à trouver des emplois stables, et se trouvent astreints de plus en plus souvent à rester chez leurs parents. Pas d'emploi, pas de toit à soi!

L'Observatoire de la Jeunesse Solidaire a donc mené l'enquête auprès des jeunes : les chiffres parlent d'eux-mêmes :

7 jeunes sur 10 ont eu des difficultés à accéder à un logement. Autrement dit le problème touche une large majorité qui se voit refuser un droit simple, essentiel, celui de disposer d'un toit autonome lorsqu'il en a besoin.

Parmi cette jeunesse que l'on sait diverse, 15% s'est déjà retrouvé sans hébergement ou dans un hébergement précaire, 25% a déjà sacrifié des dépenses de première nécessité pour se loger, 12 % s'est vu victime de discriminations, 21% n'a pas d'accès à un logement car sans emploi ou avec un emploi précaire.... Logés en majorité dans le parc privé par manque de logements sociaux ou dédiés adaptés, les jeunes sont confrontés à des loyers élevés et à des exigences en termes de garantie et de revenus qui les disqualifient souvent d'entrée de jeu.

Les inégalités qui creusent entre les jeunes des frontières de plus en plus visibles, sont flagrantes dans le domaine de l'accès à un logement autonome : les jeunes les moins diplômés, en emploi précaires ou sans emploi, issus de foyer parental CSP - sont ceux qui cumulent le plus de difficultés.

Il y a là un scandale patent, qui en dit long sur la difficulté de notre société à donner une vraie place aux jeunes.

Face à l'absence de garantie universelle pour sécuriser l'accès au logement privé, la difficulté et les délais d'obtention d'un logement social, le nombre insuffisant de logements publics dédiés (CROUS, FJT....), les jeunes doivent affronter des difficultés majeures. Comme le souligne Jean-Claude Driant, géographe : « Statistiquement, les jeunes paient les loyers les plus chers, du fait d'un prix au mètre carré supérieur (petits logements) et d'une très forte mobilité de leur part». A l'image de la société, les jeunes sont de plus en plus mobiles : ils font évoluer leurs projets de vie, ont parfois besoin de deux logements pour leurs études et leur mission en apprentissage ou en stage, et sont donc amenés à changer régulièrement de logement. Le marché du logement est trop rigide, et ne permet pas la plasticité propre à un âge de transition et de transformation.

Mathilde et Sarah, 24 ans, deux étudiantes en colocation à Paris témoignent :

"En tant que jeunes, soit on travaille soit nos parents nous aident.

Dans notre cas, il n'est pas envisageable de ne pas travailler pour payer nos études. Nos difficultés ont forcément une incidence sur nos études.

La priorité est de survivre, de se loger, de manger, les études passent après. La pression du logement est plus forte que la pression d'un examen.

Cécile Van de Velde, sociologue, marraine de l'Observatoire conclut "Souvent traité à part, l'accès au logement devrait constituer un véritable pilier de politiques multi- leviers destinées à la jeunesse. Car le logement, c'est aussi une place à soi, une place symbolique, une place sociale."

L'Afev lance « un appel à l'ensemble des acteurs de notre société, monde de l'enseignement et de la formation, collectivités et Etat, associations, monde économique afin qu'ils unissent leurs efforts et proposent une politique globale d'habitat en direction de tous les jeunes, qui prenne en compte leurs besoins, leurs différences, et réponde ainsi aux enjeux de nos sociétés.

Ce serait un formidable message de solidarité lancé à toutes nos jeunesses et un réel engagement de confiance pour l'avenir. »

Les Kaps : depuis 2010 l'Afev propose à des jeunes de vivre en colocation dans un quartier populaire et de mener des actions solidaires avec ses habitants. Aujourd'hui plus de 800 jeunes ont vécu cette expérience unique dans 17 villes en France. www.kolocsolidaires.org



[1] Étude réalisée du 16 au 20 Décembre 2013, par téléphone, sur système CATI (Computer Assisted Telephone Interviews) auprès d'un échantillon national de 500 jeunes représentatifs de la population française âgés de 15 à 30 ans (RP INSEE 2010).


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